Chapitre 2 - Kriff | En correction

30/11/2014 22:03

Chapitre 2 - Kriff

 

La flèche, son bois, sa plume, sa pointe. La cible, sa tête, sa nuque, sa vie. L'air, ses mouvements, le vent... Fahër banda la corde de son arc. Il expira l'air de ses poumons, se vida la tête de toute chose mise à part de son objectif.

Il tira.

La flèche se planta dans le cou, dans une diagonale parfaite. Perforant la carotide, tuant instantanément. Un tire parfait à plus de cent mètres.

Le mannequin tomba sur le sol en pierre.

_Fahër ? Dit une voix féminine.

_Oui Vem ? Demanda Fahër.

_On va y aller d'ici dix minutes alors prépare toi. S'exclama t-elle.

_J'arrive tout de suite. Répondit Fahër en remettant l'arc à son dos.

_D'accord, je t'attends devant le Safir. Fit elle. Ne me fais pas trop attendre.

_Moi ? Te faire attendre ? Rigola Fahër.

_Ouais, comme la semaine dernière quoi... Bref, à tout à l'heure. Souria celle ci.

_Chut chut chut chut chut, aller, vas y, j'arrive je te dis. Reprit-il le sourir au lèvres.

_Mouais... Dit-elle en s'en allant.

Fahër rangea son arc et se dirigea vers la sortie, il devait faire vite pour aller chercher son matériel. Arriver en retard signerait sont arrêt de mort de la part de Vem. Il bifurqua à droite. Ce n'était pourtant pas de sa faute si un ours l'avait bloqué dans le bois... "Bon d'accord, il m'avait pas vu et j'ai préféré le chasser plutôt que de venir à temps mais bon" se dit-il à lui même.

-Tu parles tout seul maintenant ? Jasa Frank devant lui. Frank, maître d'armes aux inventions les plus géniales les unes que les autres, était quelqu'un de plutôt proche pour Fahër.

-Euh quoi ? Non pardon, rougi Fahër, Mince, je pense tout haut moi maintenant rougit-il intérieurement.

-Je te taquine ne t'inquiète pas. Je pense que tu viens me voir pour ton nouveau gadget ? J'ai presque fini mais tu peux déjà le tester, j'ai rêglé la distance entre l'amorce et la pointe pour que ça ne t'éclate pas à la figure comme la dernière fois...

-Oui, c'est mieux je pense. Remarqua Fahër

-Tiens, attaches le bien et passes correctement la corde sur ton gant.

Fahër installa le bracelet sur son avant bras. Un ingénieux mécanisme déployerait bientôt des flèchettes à plus de cinquante mètres juste par un tirement de doigt spécifique. Frank était vraiment doué.

-Dis tu dois pas être sur le point d'y aller toi ? Demanda ce dernier.

-Si, j'y vais, merci. Se dépêcha de dire Fahër. Je vais être en retard.

-A plus Fahër, bonne chasse !

 

Quand il arriva sur la piste, Vem regardait l'horloge sur la droite de la salle.

-Et... tu es à l'heure, je ne vais donc pas te tuer. Se retourna Vem.

-Vem, Fahër, on y va. En avant pour la forêt d'Ermsqwer. Cria une voix en fond.

-Ok, on est partie. Dit Fahër répondre à Vem, souriant.

Ils entrèrent tous les deux dans l'aréonef ou cinq personnes les attendaient. Il n'en existait que trois comme celle là. Composé d'une coque en bois renforcé et d'un immense balon d'air chaud recouvert de tissu en fil d'Ertiis, des araignés de taille colossales, la machine gigantesque d'une vingtaine de mètres décolla doucement du sol. La coque était recouverte d'un enduis magique très spécifique, cela la rendait très résistante au feu, principal danger d'un engin en bois. L'interieur était composé d'un sas, de chambres, d'une salle de vie, de la salle de commande et de la soute. Tout cela était consolidé par des membrures en acier. La direction de la machine se faisait à l'aide d'immenses gouvernails derrière les quatres toutes aussi grandes pales servant à la propulsion. L'énergie pour alimenter les moteurs elle, était un système encore inconnu et que l'on avait pas détaillé à Fahër.

 

Il leur fallait deux jours pour rallier la forêt d'Ermsqwer, pendant ce lapse de temps Fahër regardait le paysage magestueux se déroulant devant ses yeux et il se reposait. C'était une zone presque totalement inexploité de Pheranis. Entre ses montagnes découpés au couteau, ses vallées vertes sauvages et sa forêt gigantesque, Ermsqwerk abritait les créatures les plus dangereuses que l'on connaisse, les Ertiis était de la rigolade face aux golems, dragons mineurs ou trolls. Ainsi, cette zone était presque totalement déserté par les humains, préférant la sécurité de cités comme Aerila ou Etherwish.

S'était surement pour cette isolement que c'était réfugié ici leur cible. J.Ytudofl'lac était un gérant agricole du royaume de Firolys, homme réputé pour être philantrope, il n'hésitait pas à donner au pauvres. Une imposture pour couvrir ses crimes... entre homicides et emprisonnements d'adversaires. Le groupe qui gèrait l'équipe de Fahër l'avait classé en "danger pour la stabilité" et l'avait donc mis à mort.

C'était ça son métier, tuer des gens, sans discuter. Pourquoi discuter de toute façon ? C'était tout ce qu'il savait faire. Et éliminer des ordures ne lui posait pas de problème. Oui, Fahër aimait son métier. Il avait grandi avec et cela lui allait très bien.

 

Alors qu'il était en plein dans ses pensées, Vem entra et s'assit à coté de lui. Qu'est ce qu'elle avait grandi, qu'est ce qu'ils avaient grandi depuis le jour de leur rencontre. Fahër souria à cette pensée.

-Pourquoi tu souris ? Demanda-t-elle.

-J'ai pas le droit de sourir ? Souria de plus belle Fahër, sorti de ses pensées.

-C'est ça fiches toi de moi, on arrive dans dix minutes donc j'espère que t'es prêt, on m'a fait le topo.

-Et pourquoi on me l'a pas fait à moi ?

-Ils savaient que tu te reposais et on agit en binôme, donc ils m'ont demandé de te le comuniquer.

-D'accord, ça me va.

-Alors, on se positionne au dessus du manoir, avec le brouillard on ne devrait pas nous voir. Ensuite, on descend avec des cordes jusqu'au toît. Merio et Cobb vont neutraliser les gardes aux alentours, Ev' s'occupe d'attirer l'attention des gardes à l'interieur. Toi tu te positionnes sur la cheminée principale et tu attends qu'il sorte sur le balcon et moi je te surveille.

-Tu me couvres plutôt non ?

-Avec toi c'est pareil.

-Tu vas pas me lâcher avec cette histoire d'ours pas vrais ? J'avais pas vu le mâle à sa droite...

-Pour un mec avec des hypersens c'est un peu ridicule non ?

-Peu être... En attendant je vais aller m'équiper moi, toi t'es d'jà prête.

-Toujours, je t'attends là ou ?

-Non ne m'attends pas, comme ça je ne risquerais pas de mourrir.

Ils rigolèrent puis Fahër alla à la soute.

 

Merio s'y trouvait avec Cobb et Evengoul, dit Ev'. Ils préparaient les armes.

Ils étaient tous plus agés de cinqs ans pour Fahër et de quatres pour Vem. C'était des hommes massif, musclé et portant de lourdes cicatrices sur le visage. Fahër avait la chance de n'être qu'un homme massif et musclé en plus d'être agile. Les cicatrices il pouvait s'en passer. "Sauf celle de l'ours..." se morda-il la lèvre.

-Fahër, prends tes affaires et dis à Vem de venir tout de suite, nous avons de l'avance. S'exclama Merio.

 

Fahër fit donc demi-tour et alla cherché Vem. De retour à la soute, ils allèrent tous au sas. Les cordes étaient déjà en place.

-On y va, vous connaissez vos positions. Dit Cobb.

Ils descendèrent tous à la corde. Plus un mot, pendant les missions, ils devaient se comprendre sans parler, dans la plus grande discretion. Ils étaient entrainé, tous, à se comprendre d'un simple signe de tête.

Merio et Cobb, premier binômes descendirent par le mur en rappel. Le premier garde fut abattu d'une dague dans la gorge, rapidement suivit d'un deuxième. Arrivé au jardins le danger était les lampes de décoration. Merio se demandait d'ailleurs comment les lumières n'attiraient aucune bêtes sauvages. Cobb lança un couteau à la droite de Cobb qui se planta dans le crâne d'un garde, juste avant qu'il n'ai eu le temps de dire mot en les voyants. Merio fit signe de tête à Cobb en signe complimentation.

 

De son coté, Ev' était entré dans le manoir. Imposant, celui ci, entièrement en pierre, était lugubre de nuit. Il y reignait une atmosphère étouffante et une sensation de clostrophobie dans les couloirs sans portes et sans fenêtres. Malgré cela, la décoration respirait la richesse et la finesse. Luxe et beauté qui fussent très vite entachés d'une marre de sang quand Ev' fallit se faire surprendre par une femme de chambre. Celle ci, une entaille au visage, était resté stoïque juste avant de se prendre la lame de Ev'. Il continua son chemin, s'éloignant bien du cadavre, et commença sa diversion. Pour ne pas donner l'envie de sonner l'alarme mais tout de même déplacer les gardes, il allait tout simplement allumer la lumière de deux salles principales normalement éteintes à cette heure ci.

 

Fahër avait déjà éliminé deux gardes qui avaient eu la mauvaise idée d'aller vérifier des bruits sur le toît. Sa rapidité avait encore une fois bluffée Vem qui avait simplement gardé les yeux grand ouverts en voyant tomber le cadavre juste devans elle, après que ce celui ci soit apparut de derrière une cheminée. Elle n'avait cependant pas été en reste. Un archer positionné sur une tour avait malencontreusement rencontré sa dague.

 

-Monsieur, il y a une drôle de lettre sur le balcon... Je n'ai osé l'ouvrir et elle est attaché à une lance, elle vient peut être d'un des gardes. Dit un majordome, plutôt agé.

-Ah bon Gaspar ? Je vais voir ça, restez ici à veiller ma pauvre mère... Répondit Ytudfol'lac.

-Oui Monsieur. Répliqua la majordome en s'asseillant à coté d'une vielle femme dans un lit à baldaquins.

Ytudfol'lac se dirigea vers le dit balcon... C'était étrange. Les gardes lui avaient parlé d'augmentations de salaire mais pas encore sous cette forme là.

 

Fahër était en place, arc prêt, bras tendu. La cible était loin mais ce n'était pas compliqué. Vem était entrains de le "surveiller" et elle posait sur lui un regard bienveillant un peu frustrant. Il n'avait pas l'habitude d'être regardé de cette manière.

Il se reconcentra en voyant la cible prendre la lettre dans sa main et l'ouvrir. Il commença à la lire.

A cet instant, Fahër ressentait tout. Sa vision s'obscurcit, mais pas dans le sens commun. Les formes étaient noires, aux contours blancs. La cible, l'objectif, brillait plus que tout autre chose. Il voyant parfaitement les traits de son visage, sa respiration, son regard. Pourtant il était à une vingtaine de mètres. Il capta le mouvement de sa tête. Se concentra sur sa flèche, sur son mouvement actuel et futur.

Il lut l'étonnement de l'homme en face de lui. L'étonnement puis la peur. Il savait désormais que son sort en était jeté.

Fahër tira. La flèche fit un vol en une coubre parfaite et alla se planter dans la bouche de la cible.

Fahër ne captait plus de signe de vie en lui, il était mort. Une mort rapide, directe et sans bavure.

 

Quand le majordome arriva, avec une femme de chambre, il découvrit le cadavre de son maître, bouche ouverte avec une flêche ressortant par l'arrière du cou. Une marre de sang commençait à couler du balcon.

Le majordome prit la lettre et la lut. Son regarde se porta sur un symbole. Un soleil, un soleil sur une mer rouge, pourpre. Une merde sang.

Et avant qu'il n'ait le temps d'alerter qui que ce soit, il vit une immense forme se détacher dans le ciel et partir en direction du sud. Il arriva seulement à distinguer, à l'arrière de ce qui ressemblait à une coque en bois, le nom de l'étrange navire. "Kriff"... "Kriff II".

Qu'en penses tu ?

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